La Nouvelle Tribune N°406

Publié le 11/01/2016

La Nouvelle Tribune N°406

11 janvier 2016

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Renforcer le Service public républicain.

Les évènements tragiques qui se sont déroulés le 13 novembre 2015 ne peuvent se résumer à des considérations religieuses mais doivent aussi s’examiner sur le plan social et sociétal. Nous ne rentrerons pas évidemment dans une analyse sociologique que nous n’avons pas à tenir mais il est évident que l’éducation, la sécurité, la justice, l’accès à la santé et l’aménagement du territoire sont des éléments indispensables d’une cohésion sociale réelle et nécessaire. Le Service public est le garant de cette cohésion sociale. Malheureusement, comme nous le dénonçons depuis des années, notamment depuis 2007 avec la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) puis la MAP (Modernisation de l’Action Publique), tous les gouvernements qui se sont succédés ont eu pour principal objectif la réduction des dépenses publiques. Pour tenir cet objectif, porté par la Commission européenne, la vision budgétaire consistant à supprimer les effectifs a été le dogme absolu. Plus de 150 000 emplois supprimés par les Lois de finances entre 2007 et 2012 puis encore plusieurs dizaines de milliers entre 2013 et 2015 malgré des annonces non respectées de transfert de postes vers des missions affichées comme prioritaires.. De plus, depuis 2012, toujours pour réduire les dépenses, le gel de la valeur du point d’indice commencé en 2010, a été maintenu. Dans le même temps, se met en place une réorganisation territoriale qui supprime des régions en les fusionnant, qui ferme des structures administratives qui, de facto, éloigne le Service public des citoyens. Et ce n’est pas une pseudo-numérisation qui va remplacer l’indispensable contact entre l’usager et l’agent de services publics. Ce n’est pas une connexion internet qui peut se substituer aux classes fermées, aux suppressions de centres de finances publiques, de commissariats et de tribunaux, etc. L’austérité, la désertification du Service public sont, comme le rappelle régulièrement Jean-Claude Mailly, triplement suicidaires, socialement, économiquement et démocratiquement. Les valeurs républicaines de liberté, égalité, fraternité et laïcité sont les valeurs portées par le statut des fonctionnaires. Pour la FGF-FO, plus que jamais, dans ce contexte troublé, nous devons défendre et renforcer le Service public républicain. Plus que jamais nous devons résister pour maintenir nos statuts (général et particulier) porteurs de ces valeurs et de l’égalité de traitement. Plus que jamais, nous devons revendiquer l’égalité des droits pour tous nos concitoyens quel que soit leur lieu de vie, leur croyance ou leur revenu. Défendre le Service public, c’est défendre la République !