Le Lien N°135
Publié le 20/07/2020
Le Lien N°135
20 juillet 2020
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Je ne reviens pas sur la crise sanitaire, ni sur les causes et les responsabilités qui ont entrainé une hécatombe dans les EHPADS, où les pensionnaires qui devaient être les premiers protégés ont été les premiers sacrifiés. Je ne reviens pas non plus sur la cacophonie de nos dirigeants, sur la prolifération des intervenants dans les médias, qui ne savaient rien mais donnaient des avis contradictoires sur tout. Je ne liste pas toutes les actions et interventions menées par l'UFR dont nous pouvons être fiers, vous en trouverez le compte rendu dans les pages suivantes. La crise sanitaire a mis en évidence et a accru la fracture sociale. Si on n'y prend garde elle risque de s'accentuer demain par une crise économique et sociale d'une ampleur sans précédent. Le confinement a été particulièrement éprouvant pour les mal-logés et les personnes à faibles revenus Que deviendront demain les derniers de cordées mais pourtant les premiers de corvées dont l'activité s'est révélée vitale pour le fonctionnement de la société pendant la crise. Applaudis hier, licenciés demain ? Que deviendront demain ceux qui ont vu leurs revenus baisser, ceux qui n'en ont eu aucun ? (Intérimaires, intermittents, saisonniers, étudiants etc…). Déjà la banque alimentaire et les restos du cœur ont du mal à faire face à la demande. La première réponse est d'ordre sociale, elle doit être immédiate. Notre société n’est pas égalitaire, mais elle se doit de réduire les inégalités et de protéger les plus démunis. Le monde de demain devra être différent. Changeons notre mode de vie, de consommation, la façon de nous déplacer. Remettons l'humain au centre de nos préoccupations. L'état doit reprendre la maîtrise des productions stratégiques, appliquer une politique de stock et non de flux pour les biens de première nécessité. Il doit reconnaître et mieux considérer les indispensables : les fonctionnaires qui ont assuré la continuité de l'Etat, les personnels de santé qui ont livré un rude et éprouvant combat contre la maladie, les caissiers, caissières des supermarchés, le personnel de nettoyage, de collecte des ordures et tant d'autres que l'on désigne parfois "d'invisibles". Le gouvernement nous annonce des mesures pour les hôpitaux : fin de la suppression de lits, fin d'une gestion purement comptable de la santé. Il annonce aussi la création d'un 5ème risque pour les personnes dépendantes. Tout cela correspond à nos demandes et je m'en réjouis. Réformistes keynésiens nous serons particulièrement vigilants aux conditions de réalisation. J'avais écrit : « les aveugles d'hier seront-ils les visionnaires de demain ? » J'en doute. Tous les néolibéraux, les financiers, les actionnaires et autres spéculateurs se sont montrés discrets pendant la crise sanitaire. Mais attention, ils sont toujours présents prêts à sacrifier le bien collectif pour encore plus de profit. Plus que jamais un syndicalisme libre et indépendant est nécessaire. Plus que jamais il convient de rester vigilants, solidaires, mobilisés et déterminés. Nous n'accepterons pas que le monde de demain ressemble à celui d'hier. Nous n'accepterons pas que les décès de tant d'ainés aient été vain. Nous ne serons plus jamais les sacrifiés des dogmes budgétaires.
PRADY Jean Paul Secrétaire Général Adjoint de l’UFR-FO