Le Lien N°112

Publié le 31/10/2014

Le Lien N°112

31 octobre 2014

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Editorial

Comme vous, probablement, j’ai suivi avec respect l’hommage que la Nation a rendu à nos héros en commémorant le Centenaire de la Grande Guerre. Tout en laissant à chacun une partie de notre histoire, il est vrai que rapidement dans notre esprit, le souvenir des poilus s’est mélangé avec le souvenir des combattants de 39/45. Comment ne pas s’incliner devant ces générations : nos grands-pères et pères qui nous ont permis de vivre libres et qui, en plus, ont façonné l’essentiel de nos conditions de vie à travers : - le droit de vote pour les femmes, - la sécurité sociale solidaire et intergénérationnelle - les congés payés - le statut des fonctionnaires - le code du travail Et bien d’autres tout aussi importants pour chacun d’entre nous. S’il est hors de propos de juger de leurs actions, nous pouvons déjà les remercier. En effet, comme rien n’est jamais gratuit, nous pouvons facilement, en remontant le fil de l’histoire du monde du travail, nous apercevoir du nombre de combats qu’il aura fallu, de sacrifices – financiers surtout – et de souffrances, pour que nous soyons les bénéficiaires et donc les dépositaires de leurs actions. Dépositaires, c’est-à-dire avec obligation de transmettre ces acquis à nos enfants. ATTENTION DANGER A leur tour, nos enfants et petits-enfants remonteront l’histoire, ils tenteront de comprendre pourquoi tant de dégâts. Même s’ils admettent que rien n’est jamais acquis, que personne ne peut se mettre hors de portée du législateur et de ses réformes, ils jugeront sévèrement notre génération et aussi celle qui nous précède, paralysée par la peur du lendemain, paralysée par les crédits et les créanciers subissant ou acceptant des emplois de moins en moins sécurisés car terrorisée par la crainte du chômage. Une génération en recul sur les soins, sur l’espoir d’une retraite décente, sur la gestion de la vieillesse. Mais aussi, une génération conditionnée par des pseudos économistes qui gagnent beaucoup d’argent en squattant les plateaux de télévision et les colonnes des journaux dits d’opinion. Ces pseudos experts soutiennent les politiciens qui prônent un libéralisme débridé, exigeant avec eux plus de réformes contraignantes, plus de travail, moins de salaires, moins de protection, détricotant le code du travail, privilégiant les actionnaires contre la solidarité nationale. Il ne se passe de jours où, à la télévision, à la radio ou dans les journaux, les journalistes dits spécialisés se comportent en porte-parole du Patronat en reprenant leurs arguments pour mieux convaincre auditeurs et lecteurs. Accepterons-nous ce constat, resterons-nous des spectateurs passifs ? L’héritage de nos parents doit nous permettre d’être la voix qui dit : ASSEZ Riposter c’est possible car rien n’est jamais perdu. Rejetant ceux qui se précipitent dans l’accompagnement des lois de régression, nous ne rejoindrons pas pour autant ceux qui appellent tous les quatre matins à des journées dites d’action et qui sont sans lendemain. Nous allons nous engager à soutenir des revendications construites en commun. Par tous les moyens à votre disposition, prenez contact avec nous, nous ferons de votre participation le socle de notre action. Ensemble donnons une force sans précédent à la voix des retraités. Les décideurs politiques seraient bien inspirés de prendre en considération cette force qui représente un pourcentage non négligeable de la population. Déterminés, les retraités sauront dresser un front de résistance - le terme de résistance serait-il devenu obsolète ? - face à ce désastre social.