La Nouvelle Tribune N°414
Publié le 11/01/2018
La Nouvelle Tribune N°414
11 janvier 2018
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Le rapport de force encore et toujours ! Après une journée réussie de grève et de manifestations réussie le 10 octobre dernier à l’appel de toutes les fédérations syndicales de fonctionnaires, suivie d’un boycott à nouveau unitaire du Conseil Commun de la Fonction Publique le 06 novembre, le gouvernement avait la possibilité d’entendre le mécontentement des fonctionnaires et agents publics en donnant satisfaction, à au moins une partie des revendications. Le Ministre, Gérald, Darmanin, a décidé de ne pas répondre à l’essentiel de nos revendications, seule la compensation de la CSG a légèrement progressé, mais cela reste insuffisant. Pour les autres points, et notamment l’augmentation de la valeur du point d’indice, la non-réinstauration du jour de carence ou encore le respect des maigres compensations indiciaires et statutaires de PPCR (reportées de 1 an), rien n’a bougé. Le tout sans oublier les 120 000 suppressions d’emplois annoncées sur le quinquennat et la suppression de la moitié des contrats aidés… Seule la CSG est donc compensée (mais sans augmentation du pouvoir d’achat) avec 2 avancées obtenues par la grève. Tout d’abord, le fait que tous les agents bénéficient de cette compensation (ceux déjà présents dans la Fonction publique et aussi ceux en passe d’être recrutés) et ensuite, une réactualisation de cette compensation en 2019 pour tenir compte de la progression de la rémunération soumise à la CSG durant l’année 2018. Pour une réactualisation pérenne, nous relancerons le Ministre, dès 2018 lors du prochain rendez-vous salarial. Dans le même temps, la FGF-FO et FO Fonction publique (pour les 3 versants, Etat, Territorial, Hospitalier) ont également appelé à la grève et aux manifestations le 16 novembre contre les reculs des ordonnances Macron sur le code du travail, respectant ainsi la résolution du Comité Confédéral National. Quand on fait le bilan de ces actions, certains pourraient estimer, au regard de l’investissement des personnels, que le rapport de force n’est plus l’outil adapté pour obtenir satisfaction. D’autres pourraient annoncer que les salariés ne sont plus en mesure de cesser le travail. D’autres encore pourraient aller plus loin en estimant qu’il vaut mieux dorénavant ne plus faire grève ou manifester, et qu’il faut se mettre autour de la table de négociations même si cette négociation consiste à discuter de la longueur de la chaine et du poids du boulet pour les salariés. En résumé, intégrer le syndicat dans la co-construction et la cogestion. A la FGF-FO, nous ne sommes pas dans cette orientation. Sur chaque point, et sans compter les heures passées en réunions, concertations ou négociations, nous mettons tout en œuvre pour faire aboutir les intérêts particuliers de nos mandants. Mais quand la concertation ou la négociation ne permet pas de faire progresser les droits, ou pire quand elle les réduit, nous maintenons que seul le rapport de force peut infléchir les choix du gouvernement. Et sans méconnaitre les difficultés pour mobiliser, nous pensons même qu’il est de notre devoir de syndicat libre et indépendant, de donner les moyens aux agents qui le souhaitent et qui le peuvent, d’exprimer leur mécontentement. Et face aux attaques sans précédent subies par les salariés, du privé comme du public, qui remettent en cause notre modèle social, personne ne pourra nous faire croire que nous avons les mêmes intérêts que ceux qui nous maltraitent !